le corridor
présente
« Portrait de l’artiste en ermite ornemental »

Titre générique pour un focus autour de l’œuvre de Patrick Corillon
(Créations 2013-2023)

Dans le cadre de la 77e édition du Festival d’Avignon
Du 6 au 12 juillet 2023 (relâche le 9 juillet)

 

 

Contacts presse
Patricia Lopez et Carine Mangou
patricialopezpresse@gmail.com / +33 (0)6 11 36 16 03
carine.mangou@gmail.com / +33 (0)6 88 18 58 49
Dossier de presse à télécharger ici

 

Programme durant le Festival d’Avignon 2023

 

• Spectacles

 

deux représentations par jour à la Chapelle des Pénitents blancs
Remarque : les histoires racontées ne sont pas les mêmes suivant les représentations

 

– Les 6, 7 & 8 juillet à 11 h et à 18 h
(durée 1 h 40 avec entracte)


« L’appartement à trous » (seul en scène de 60 min.) suivi de « Le Voyage de la flaque » (fantaisie sur théâtre de papier de 30 min.).

 

– Les 10, 11 & 12 juillet à 11 h et à 18 h
(durée 1 h 40 avec entracte)


« Les images flottantes » (seul en scène de 60 min.) suivi de « Le Dessous-dessus » (fantaisie sur plateau de perles de 30 min.).

 

• Exposition (Chapelle des Pénitents blancs)

 

Des œuvres sur papier ainsi que différents plateaux de jeu en lien étroit avec les spectacles seront exposés et accessibles dans la chapelle à la suite de la représentation. 


• Éditions

 

Une sélection de livres réalisés par Patrick Corillon sera également proposée tout le mois de juillet à la « Boutique du Festival » place de l’Horloge, ainsi qu’à la « Librairie du Festival » à la Maison Jean Vilar.

 

• Films d’animation


Les 9, 11 et 13 juillet à 16h : présentation au Cinéma Utopia à Avignon d’une sélection de six films d’animation de Patrick Corillon en relation avec les spectacles (durée 30 minutes, suivie les 9 et 13 juillet d’une rencontre).

 

• Rencontre littéraire


Le 14 juillet de 12h à 13h30 : rencontre littéraire « Le Partage de Midi » à la Maison Jean Vilar.

 

• Colloque


Le 15 juillet à 14h : au Cloître Saint-Louis, participation à la troisième édition des rencontres prospectives organisées par News Tank Culture et le Festival intitulées « Le pouvoir aux artistes ? ». Patrick Corillon interviendra autour de la notion d’auto-production.

 

 

Distribution

 

Conception, Écriture et Scénographie : Patrick Corillon
Mise en scène et Jeu : Patrick Corillon et Dominique Roodthooft
Collaboration à la scénographie : Chloé Arlotti, Rüdiger Flörke, Camille Henrard, Ioannis Katikakis, Laurette Lesage, Valérie Perin, Grégoire Trichon, Emma Werth
Infographie et Animation : Raoul Lhermitte
Assistanat à la mise en scène : Nora Dolmans
Régie générale : Julien Legros
Accueil et Coordination : Perinne Estienne et Nora Dolmans
Administration : Françoise Sougné
Diffusion 2023 : Isabelle Morel - Fabrik Cassiopée Paris
Contacts Presse : Patricia Lopez et Carine Mangou

 

 

Production

 

le corridor et DC&J Création (Belgique)

 

 

Coproduction

 

Communauté d’Agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie (France),
Fundamental Monodrama Festival (Luxembourg),
Mars-Mons Arts de la scène (Belgique),

 

 

Soutiens

 

Fédération Wallonie Bruxelles/Service Théâtre
et Rayonnement international,
Wallonie/Emploi et Action Sociale,
Wallonie-Bruxelles International,
Loterie Nationale,
Tax Shelter du gouvernement fédéral de Belgique, Inver Tax Shelter,

La Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature (Suisse),
Ville de Liège,
Province de Liège,

l’Institut français du Royaume-Uni - Cross-Channel Theatre pour la traduction audio en anglais.

Merci au Collectif Mensuel.

 


Le projet

 

« Portrait de l’artiste en ermite ornemental ». Un titre générique qui rassemble différentes propositions ayant en commun de placer l’imaginaire au centre du jeu. En transformant ce qui pourrait n’être que des anecdotes de vie, l’artiste plasticien et conteur belge, produit des fictions à l’échelle du monde dans lesquelles le moindre objet est considéré comme un être vivant.
Rien qu’en « donnant sa langue au chat », il nous entraîne dans des rêveries qui réveillent des scènes d’enfance.
Et son monde imaginaire ne nous pousse aucunement à fuir la réalité, mais au contraire à mieux la mettre en perspective ; à faire résonner les problématiques de notre époque dans un temps long.

Les spectateurs sont invités à un voyage autant mental que physique.
À la Chapelle des Pénitents blancs, un « seul en scène » est proposé, suivi d’une fantaisie sur plateaux de jeu que chaque spectateur pourra animer de ses propres mains. D’autres « jeux de paysages » sont également proposés sur des tables pour ceux qui désirent prolonger le moment.
Un livre de jeux de « L’Ermite ornemental » sera donné à chacun des spectateurs. On pourra encore poursuivre le voyage au Cinéma Utopia pour découvrir une sélection de films d’animation réalisés par Patrick Corillon au cours des dix dernières années.
Le focus autour de l’œuvre de Patrick Corillon (spectacles, plateaux de jeux, exposition de dessins et de livres, films d’animations) forme un projet qui vise à considérer le « spectateur » dans toute sa mesure : dans son pouvoir d’agir, de dialoguer, d’imaginer, bref de véritablement s’approprier un moment d’art vivant.

 

 

À propos des ermites ornementaux

 

Les ermites ornementaux ont réellement existé dans l’Angleterre des xviie et xixe siècles.
À l’époque, des aristocrates les accueillaient au sein de leurs jardins pour y donner une petite touche philosophique qui serait du meilleur effet auprès de leurs invités. Parfois, de fausses grottes étaient construites rien que pour les abriter. En échange, pour faire plus vrai que nature, les ermites ornementaux s’engageaient à ne se couper ni cheveux ou poils de barbe, ni ongles de pieds ou de mains. S’ils pouvaient méditer en solitaire de longues journées sur des questions fondamentales, les ermites ornementaux n’oubliaient jamais qu’aux yeux des autres, ils étaient avant tout des figures décoratives.
Telle la grotte d’un ermite ornemental, le théâtre de chambre de Patrick Corillon laisse entrevoir des formes de vie singulières qui peuvent prêter à sourire : des formes d’art éventuel.
Lorsqu’il nous apparaît, l’art éventuel (nommé ainsi pour sa faculté à advenir ou non) offre des aspects aussi variés que les grincements étrangement mélodieux d’une vieille marche d’escalier, les rayures d’un 33 tours qui se mettent à rythmer une chanson, des taches d’humidité qui s’accordent aux motifs floraux d’un papier-peint, ou encore les petites croix blanches que les comédiens placent sur scène pour s’y retrouver dans le noir. Cet art est un lointain cousin des arts décoratifs, eux aussi suspectés de raboter la toute-puissance de l’artiste. La légèreté de ton, la liberté d’action que peuvent prendre ces formes est pourtant capable d’embrasser les sujets les plus complexes.

 


Les spectacles

 

L’Appartement à trous

création en juin 2013

 

À travers les péripéties d’un jeune homme curieux de tout, le spectateur découvre la nature mythique de l’origine des langues. On dit par exemple que le polonais est la langue des feuilles. En Pologne, les arbres occupent une telle importance dans la société que la langue y est perçue comme une imitation du bruissement des feuilles. L’anglais, avec ses graves et ses aigus, est la langue qui possède le spectre sonore le plus large. Ses vibrations sont si fortes que, de toutes les langues parlées sur terre, elle seule peut avoir un impact sur la roche. Rendez-vous compte : ce que vous dites en anglais se loge dans la pierre. Dans mille ans, quelque chose se souviendra encore de ce que vous avez dit en anglais.

 

« Dans la vie, tu dois faire comme les chats, me répétait ma grand-mère. Un chat ça écoute ce qu’on lui dit, ça ne juge pas, ça ronronne et ça mène sa vie intérieure. Et puis, d’un autre côté, quand toi tu auras quelque chose à dire, quelque chose qui te tiendra particulièrement à cœur, tu le diras à ton chat. Il t’écoutera sans ciller puis il emportera tous tes mots dans sa vie intérieure. C’est un peu comme si tu plaçais tes mots à la banque. À la différence près, qu’une fois déposés, tu ne pourras plus les reprendre ; ils fructifieront dans la vie du chat à un taux que tu ne connais pas. Et quand ton chat mourra, tu l’enterreras, et des fleurs ou des mauvaises herbes lui pousseront dessus. »

 

Le Voyage de la flaque

création en juillet 2023

 

Dans un marais qui chaque année devient de plus en plus sec, une flaque (qui, la veille encore, était une mare et le jour d’avant un étang) ne peut pas se résigner à vivre passivement sa propre disparition.

 

« Contrairement aux autres, il connaissait bien la nature profonde de cette bête à poils hirsutes : c’était elle qui, chaque soir, par ses yeux inquiétants, apportait les cauchemars de la nuit. Ces cauchemars où l’on tombe dans des trous immenses, où l’on se perd dans des marécages ou des forêts profondes. Et lorsqu’on veut se réfugier dans un jardin, on s’y fait dévorer par d’immenses statues qui vous transforment en pierre.
Il était temps de prendre les choses en main et d’affronter l’animal de nuit. »

 


Les Images flottantes

création en septembre 2015

 

Un enfant fou de théâtre et de peinture est tellement habitué à voyager dans sa tête qu’il a de plus en plus de mal à nouer des contacts avec les autres. Grâce à un stage de survie dans une ancienne champignonnière, il réussira pourtant à enjamber les frontières entre monde imaginaire et réel.

 

« Tissez-vous ! » Alors que les autres se tortillaient comme de vulgaires chenilles désorientées, nous avions très rapidement atteint l’habilité de vers à soie expérimentés. « Tendez-vous ! » Pour nous faire éprouver la sensation d’être une toile tendue sur un châssis, l’après-midi était consacrée aux exercices d’étirement. « Peignez-vous ! » Même si cela provoquait de terribles chatouillements chez ceux qui étaient peints, il nous était interdit d’émettre le moindre rire. »

 


 

Le Dessous-dessus

création en juillet 2023

 

C’est le voyage initiatique d’un ver de terre qui, le corps englué dans une nappe d’huile de schiste fracturé, devra oublier tout ce que ses ancêtres lui ont enseigné pour apprendre à progresser par lui-même.

 

« Ma vie n’est qu’une illusion, dit la taupe au ver. Tout ce que j’aimerais bien tenir contre moi m’échappe des mains. Tu ne peux pas comprendre parce que tu n’as pas de bras ; mais tu vois, chez nous les taupes, c’est comme si nos bras avaient été placés à l’envers ; le gauche à la place du droit et inversement. Dès qu’on veut s’emparer de quoi que ce soit, nos mains l’écartent sur le côté. En même temps, c’est ce mouvement-là qui nous fait avancer. On avance à la recherche de quelque chose qu’on ne pourra jamais obtenir. »

 

 

L’exposition

 

Jouons avec nos paysages intérieurs et extérieurs
Le 26 avril 1335, du temps où il vivait à Avignon, Pétrarque gravit le Mont Ventoux et contempla longuement le paysage qui s’offrait à lui.
Puis il ouvrit au hasard les Confessions de saint Augustin (un ouvrage qu’il emportait toujours avec lui) et tomba sur cette phrase : « Les hommes vont admirer les cimes des monts, les vagues de la mer immense, les vastes cours des fleuves, le rivage de l’Océan et le mouvement des astres, et ils s’oublient eux-mêmes. »
Fort de cette réflexion, Pétrarque redescendit le Mont Ventoux dans la découverte de son paysage intérieur.

 

 

Les films d’animation

 

Ce que mes yeux ont vu

Six courts films d’animation de Patrick Corillon


Durée de la séance : 28 min


La Glasgolie

Conte Lapon

Le Cheveu

Conte Russe

Ce que mes yeux ont vu

La Tenture de l’Apocalypse


Pour chacun des films
Réalisation : Patrick Corillon
Animation : Raoul Lhermitte
Production : le corridor


Exactement comme, lorsque nous étions enfant, certaines tâches d’humidité au plafond pouvaient nous entraîner dans des univers mystérieux, les films d’animation de Patrick Corillon libèrent des images fantasmagoriques dans lesquelles chacun peut se laisser aller à ses propres rêveries.
Dans ce climat d’inquiétante étrangeté, des histoires prennent vie, comme un lointain écho des contes et légendes qui, depuis la nuit des temps, nous plongent avec délices dans la part inconnue de nous-même.
Ces films renouent avec l’esprit des premiers âges du cinéma où toutes les expériences originales étaient bonnes pour raconter une histoire. Et parfois, la musique lancinante, le graphisme aventureux des intertitres, les yeux écarquillés des personnages muets nous ouvraient les portes de mondes hallucinés.

 

 

Patrick Corillon

 

Né à Knokke en Belgique en 1959, Patrick Corillon vit et travaille à Liège et à Paris.
Il est représenté par la Galerie In Situ-Fabienne Leclerc (Paris).
Il a suivi l’Institut des Hautes Études en Arts plastiques à Paris (1989-90) et obtenu le Prix de la Jeune peinture belge (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) en 1988 et le Prix Pilar Juncosa et Sotheby’s à Palma de Majorque en 2012.
En 2010-2011, il a été artiste professeur invité à l’école du Fresnoy.
Il a exposé à la Documenta IX en 1992, à la Biennale de Sao-Paulo en 1994, de Lyon en 1995, de Sydney en 2002 et de Bruxelles en 2008, Nuit Blanche en 2013 et la triennale de Folkstone en 2021.
Son travail a été montré dans institutions telles que la Tate Gallery, le Royal College of Art à Londres, le Centre Georges Pompidou à Paris, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et de Charleroi en Belgique, le Gemeente museum de La Haye, la Fondation De Appel à Amsterdam et Witte de Witt (Rotteddam) au Pays-Bas, la Fondation Gulbenkian à Lisbonne, le Musée du Grand Hornu, etc.
Il a exposé également dans les galeries Marconi (Milan), Massimo Minini (Brescia), Albert Baronian (Bruxelles), Modulo (Lisbonne), Produtzenten (Hambourg), Yvon Lambert (Paris), Tania Rumpff (Haarlem).
Il a réalisé des commandes publiques pour : la Manufacture des Gobelins, le Palais Royal de Belgique, le Tramway de Paris et celui de Nantes, la place Goldoni à Paris, le Parlement Bruxellois, le Ministère de l’Education de la Communauté Flamande, le Métro de Toulouse, la Collégiale Sainte-Waudru à Mons, le Théâtre de Liège, les Villes de Sittard, Maastricht et Amstelveen au Pays-Bas, l’Université de Metz, le Théâtre des Abesses à Paris...
Des projets spécifiques ont été réalisés pour la Fondation Cartier, Nina Ricci, Kenzo, Novotel et Coca-Cola...
En France, ses œuvres sont dans les collections publiques du Centre Pompidou, du FNAC, de la Caisse des Dépôts et Consignations, des FRAC Pays de Loire, PACA, Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Limousin, Alsace, Picardie.
Des projets axés autour des œuvres de collections privées ou publiques ont été réalisés pour la Galerie Yvon Lambert, le Nouveau Musée National de Monaco, le Centre Pompidou, le Musée d’Ostende, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, le Mudam à Luxembourg, le Lam à Villeneuve d’Asq.
Le projet de théâtre musical Oskar Serti produit par le Klangforum de Vienne a été présenté au Konzerthaus de Vienne et aux Philarmonies de Cologne et de Luxembourg.
Sa scénographie pour l’Opéra Les Aveugles de Maeterlinck (musique de Daan Janssens, production LOD Gand) a été présentée à La Monnaie (salle Malibran) à Bruxelles, au Singel à Anvers, le Concertgebouw de Bruges et au Vooruit à Gand…
Ses projets d’art vivant Les vies en soi ont été présentés au Musée des Beaux-Arts de Genève, au Centre Pompidou de Metz, aux Musées d’Art moderne et contemporain de Saint Étienne, Strasbourg, Ostende, Luxembourg, au Palais des Beaux-Arts (Bozar) de Bruxelles… Et au Théâtre de la Bastille et au Théâtre de la Marionnette au Mouffetard à Paris, à la Ferme du Buisson, au Granit à Belfort, à la Filature à Mulhouse…
Ses projets d’art vivant les plus récents empruntent de nouvelles formes : visites guidées, théâtre de table.
L’anthologie Le Voyage en Belgique est éditée dans la collection Bouquins chez Robert Laffont (2019)
Et la trilogie du Diable Abandonné aux éditions MeMo de Nantes (2007 à 2009)

 


Dominique Roodthooft

 

Dominique Roodthooft est actrice, metteure en scène et directrice artistique de la maison de création pour les arts vivants le corridor à Liège.

Son travail, relève d’une écriture de plateau ou de montage de textes non théâtraux. Grâce à son premier métier – assistante sociale pendant huit ans dans un centre PMS – et les formations qui l’ont accompagnée, elle participe à une réflexion sur la pédagogie et la manière dont l’organisation ou l’institution peut transformer l’homme.

Depuis 2009, son travail artistique relève du gai-savoir et met en lien philosophes, cinéastes, plasticien·ne·s, citoyen·ne·s, poètes, sociologues, militant·e·s pour développer un même thème en composant avec chacune des individualités et leurs ressources créatives. L’équipe une fois constituée opère joyeusement des croisements entre les savoirs scientifiques (les savants) et les savoirs vécus (les sachants).

Ses créations qui donnent lieu à des formes variées ont notamment été présentées au Kunstenfestivaldesarts, au Festival d’Avignon (dans le cadre de la 25ème Heure et dans le OFF : les Doms), au Théâtre de la Bastille, au festival Les Tombées de la Nuit, etc.… En 2020, elle crée L’éponge & l’huître, une visite guidée-spectacle, parmi des œuvres produites (graphiques, cinématographiques ou audiophoniques) par 26 créateur·rice·s qui activent la question des filtres et ce que l’on fait des crasses qui nous traversent.

Son prochain projet L’Arbre à clous (création 2024) réactivera le principe d’une tradition ancienne wallonne qui veut que, pour se libérer d’un mal affectant notre corps, on frotte la tête d’un clou à l’endroit de la douleur, puis on plante ce clou dans un arbre particulier sensé prendre le mal en lui, nous libérant ainsi de notre souffrance. Une question centrale sous-tendra le projet : où placer sa confiance ?

 

 

Le corridor

 

Le corridor est une maison de création et de recherche pour les arts vivants sous la direction artistique de Dominique Roodthooft avec Patrick Corillon comme artiste associé. Elle est implantée à Liège depuis sa création en 2004. Mû par la volonté de renforcer les ponts entre art vivant, art plastique et musique, entre culture savante et culture populaire, et par la nécessité de raconter de nouvelles histoires et de restaurer des propos existentiels et philosophiques, universels à la condition humaine, le corridor s’intéresse particulièrement aux formes artistiques où la question du théâtre n’est pas centrale. Mais où la théâtralité s’immisce, pour donner lieu à des conférences scientifiques poétiques, des œuvres plastiques mises en scène, des contes scéniques, des documentaires dessinés, des laboratoires d’idées. Il rayonne tant en Belgique qu’à l’international. Il est aussi présent en Flandre (plusieurs coproductions avec KVS-Bruxelles et LOD-Gand). Les artistes du corridor cherchent également à diffuser leurs projets auprès d’un public varié en élargissant les lieux de représentation à d’autres sphères que celle du théâtre : musée, bibliothèque, espace public, etc.
Les productions du corridor ne surfent pas sur l’actualité, mais proposent de s’arrêter pour placer les questions de notre époque dans la perspective d’un temps long. Les projets ont donc de ce fait, une durée de vie importante. Cette pérennité tient également aux modes de production des projets qui dès le départ sont pensés pour se déployer sous différents formats : de la grande forme à une forme plus légère. Ils s’adaptent à une variété de lieux et permettent de rencontrer différemment le public. Le corridor possède ainsi un répertoire d’une vingtaine de projets ayant la qualité de pouvoir être réadaptés, transformés en fonction des demandes et contextes proposés.
Le corridor, est aussi un lieu : il dispose en effet d’un ancien bâtiment industriel aménagé et amélioré au fil des années. Tous ses nouveaux spectacles y sont fabriqués et répétés ; les décors et le matériel y sont entreposés. Le lieu permet une importante autonomie dans le travail de production. Il permet d’y accueillir ponctuellement du public pour des représentations (jauge 50 personnes) et d’y organiser des rencontres avec des professionnels pour présenter les projets. On y trouve aussi un studio de réalisation de films d’animation et un atelier d’édition, dont les créations sont toujours en lien avec celles d’art vivant.
Depuis 2010, le lieu est « partagé » avec d’autres artistes dans le cadre de résidences (210 projets depuis une dizaine d’années), pour quelques jours ou semaines. Les espaces et leurs équipements sont mis gratuitement à disposition des artistes pour leurs recherches (salles de répétition, bibliothèques pour nourrir la dramaturgie des projets, jardins, logements avec chambres, cuisines, salles de bain). Les résidences sont conçues pour mettre les artistes dans des conditions d’expérimentation, de recherches sur leur projet et ce, en dehors de toute pression, de toute attente sur les résultats à atteindre. S’ils le souhaitent, les artistes peuvent bénéficier de l’accompagnement dramaturgique de Dominique Roodthooft et Patrick Corillon.
Le lieu permet également l’accueil de jeunes stagiaires (plusieurs par an) issus des Hautes Écoles artistiques belges ou étrangères ou dans le cadre du programme européen Eurodyssée. Le stage les implique concrètement dans les projets de création du corridor, en s’appuyant sur leurs compétences propres.
Les jardins, créés de toute pièce (sur d’anciens sites industriels réhabilités) sont mis à disposition de tous ceux qui passent et séjournent au corridor ; ils ont été aménagés pour y faire revenir la vie et enrichir la biodiversité : plantations d’arbres ; création d’un potager, d’un poulailler, d’un étang, installation de nichoirs ; édification d’une cabane avec toilette sèche permettant l’hébergement d’artistes ; aménagement d’un espace convivial avec tables et sièges. Des voisins de toutes générations s’y rencontrent, s’y promènent, certains s’impliquent spontanément dans l’entretien et la gestion du lieu et peuvent incidemment par ce biais entrer en contact avec un univers artistique.

 

Les projets à venir

(2024 et 2025)

 

L’Arbre à clous

(Dominique Roodthooft)


Ce projet sera un spectacle participatif, « déambulatoire » et prévu pour être présenté en intérieur dans un décor de Nature récréative. Au travers de cette tradition, le spectacle développe différents dispositifs « d’imaginaire » – une sorte de forêt d’arbres à clous – que l’on peut mettre en place pour soigner une souffrance particulière. Délibérément axé sur nos inquiétudes contemporaines (mais qui peuvent remonter à très loin), « L’arbre à clous » cherche des formes artistiques/politiques insoupçonnées qui nous aideraient à prendre soin de soi, des autres, de la Nature de façon personnelle mais aussi, plus largement, à relier les modes d’existences multiples et à s’inscrire dans un processus collectif de réenchantement du monde.

 

Dans l’amitié de mes genoux

(Patrick Corillon)


Ce projet va s’étoffer avec de nouveaux récits (il en existe 4 à ce stade d’une durée de 30 minutes pour un public de 100 spectateurs). Dans l’amitié de mes genoux propose une expérience intime et sensorielle qui a pour but de plonger les spectateur·ices dans une histoire dont iels deviennent les acteur·ices. Une narratrice raconte une histoire que chaque spectateur·ice anime de ses propres mains grâce à un dispositif posé sur ses genoux. Ce projet vise à développer un imaginaire autour du paysage (qu’il soit réel, littéraire ou mythologique).

 

Terrains d’aventure

(Patrick Corillon)


Ces moments d’art vivant dans les jardins du corridor, font découvrir des aires de jeux « intergénérationnelles ». Autant les enfants que les adultes peuvent s’y plonger. Ces aires de jeux (composées de matériaux récupérés ou recyclés) proposent des histoires et dialogues joué·es par des acteur·ices et animé·es (manipulé·es) par le public.

 

Mixtures

(Patrick Corillon et Dominique Roodthooft)

 

Ces soirées composées sont des « spectacles sociétaux » qui embrassent un sujet touchant la société et l’abordant sous toutes les coutures (informative, poétique, musicale, psychologique, imaginative, politique...). Le thème est développé par de jeunes intervenant·es qui sortent de différentes écoles. Chacun·e dans son domaine (journalisme, bibliothécaire, cuisine, musique, théâtre, scénographie, cinéma, philosophie, agriculture, etc.) cherche une façon d’aborder le sujet. Ces soirées sont conduites par DR et PC ; elles visent à inviter un public varié (vu la provenance des intervenant·es), à encourager des jeunes mettant le pied dans la vie professionnelle – quel que soit leur domaine – et à trouver la confiance de porter une parole dans l’espace public.

 

Le corridor Mobile

(Dominique Roodthooft et Patrick Corillon)

 

Nous proposons aux lieux qui veulent accueillir nos productions, une démarche qui permette de découvrir différentes aventures « d’art vivant » : parcours dans la ville, rencontres autour de livres, visites guidées, et bien évidemment aussi, car cela reste le cœur de nos créations, des spectacles qui emmènent le·a spectateur·ice au plus profond de la Nature (humaine ou autre) et l’encourage à se sentir, dans toute sa mesure, acteur·ice du monde.